Indicateurs économiques en Palestine Par Ola Awad
Présidente du Bureau Central des Statistiques Palestinien (PCBS)Â
Performances économiques des trois premiers trimestres 2013
Produit intérieur brut
Le PIB a enregistré une augmentation de 2,1 % durant les trois premiers trimestres 2013; pour la même période en 2012, l’augmentation en Cisjordanie a été de 0,8 % et de 6 % dans la Bande de Gaza. Cette croissance en 2013 est imputable aux activités économiques des principaux contributeurs au PIB tels que le BTP, l’industrie, la communication, le secteur tertiaire, la gestion publique et la défense ; le secteur industriel a enregistré le taux de croissance le plus élevé avec 10,5 % par rapport à la même période en 2012.
L’économie palestinienne est considérée comme une économie de servicesÂ
Le secteur tertiaire est au premier rang pour la contribution au PIB. Il a augmenté de 3,7 % entraînant une offre accrue d’emplois de 1,9 %.
Secteur du BTP : 15,4 % du PIB
La valeur ajoutée dans ce secteur a augmenté de 9,3 % pour la période étudiée. Le nombre de permis de construire délivré a augmenté de 14 %, impactant directement l’offre d’emplois dans le BTP (+ 12 %).
Secteur industriel : 12,9 % du PIB
Le secteur industriel a connu une croissance de 10,5 % et une augmentation du nombre de salariés de 9,2 %.
Secteur agricole : 4,2 % du PIBÂ
La production agricole a subi un fléchissement de 8 % accompagné d’une perte d’emplois de 3,8 %.
PIB par habitantÂ
Le PIB par habitant a marqué un recul de 0,9 % durant les trois premiers trimestres de l’année 2013. Pour cette même période en 2012 ce même recul était de 1,9 % en Cisjordanie, alors que le PIB avait augmenté de 2,4 % dans la Bande de Gaza.
Coût de la vieÂ
Les prix à la consommation ont augmenté de 1,6 %.
Marché du travail
Le nombre global de salariés a augmenté de 3,5 % en 2013, par rapport à 2012, conséquence de l’augmentation des offres d’emplois dans les secteurs du BPT, du tertiaire et de l’industrie.
Le nombre de palestiniens employés en Israël et dans les colonies a atteint 11,1 % en 2013, alors qu’il était de 9,6 % en 2012. Le salaire moyen journalier est de 50 ILS.
Taux de chômage
Pour les trois premiers trimestres de l’année 2013, le chômage a atteint 22,7 %, alors qu’il était de 23 % en 2012. Le taux de chômage est passé en Cisjordanie de 19,2 % à 18,7 % et dans la bande de Gaza, de 30,6 % à 30,5 %.
ExportationsÂ
Les échanges commerciaux extérieurs ont connu une augmentation pour les exportations de 7,2 % par rapport à 2012 alors que l’on note un fléchissement des importations de 3,3 %.
Perspectives économiques pour 2014
Cette analyse prospective est la synthèse de l’ensemble des scenarii proposés par des économistes palestiniens et internationaux consultés à cet effet. Chaque scénario a été élaboré en tenant compte bien évidemment des variables économiques et sociales, mais aussi des situations politiques internes, du blocus imposé à la bande de Gaza, de l’aide étrangère, des décisions prises par Israël en Palestine et du nombre de travailleurs palestiniens employés en Israël.
Scénario de baseÂ
Ce scénario a comme postulat :
Une stabilité économique et politique en Palestine,
Un soutien financier constant des donateurs au budget du gouvernement central,
Une balance commerciale inchangée avec Israël,
La poursuite de l’adoption d’un ensemble de
procédures financières capable de réduire le déficit du budget national, entre autres par l’augmentation de 7 % de la collecte de l’impôt sur le revenu et celle de la TVA de 8 % par rapport à 2013,
Un nombre constant de fonctionnaires,
Les restrictions de circulation des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine imposées par Israël inchangées,
Une croissance naturelle de la population stable.
ConséquencesÂ
Indicateurs courantsÂ
Augmentation du PIB de 3,8 % en 2014 et celui par habitant de 0,8 %. La consommation brute gagnerait 5% (consommation privée et publique), l’investissement global 3 %.
Secteur financierÂ
Diminution du déficit budgétaire gouvernemental de 11 %, résultat d’une amélioration de la collecte de l’impôt, ainsi qu’une augmentation des recettes publiques brutes de 10 % et celle des dépenses publiques de 3,7 %.
Marché de l’emploiÂ
Léger fléchissement du taux de chômage en Palestine (22 %) et augmentation du nombre d’emplois (6,3 %).
Balance extérieure Â
Augmentation de 7,7 % du déficit des comptes courants nets (balance commerciale et revenus nets des facteurs et des transferts). Une augmentation de 6,9 % du déficit commercial serait à envisager. La valeur des importations palestiniennes gagnerait 7,5 %. Le revenu net des facteurs augmenterait de 15,9 %, quant au revenu national brut réel, il devrait augmenter de 4,8 % alors que le revenu national brut disponible gagnerait 4,3 %.
Scénario optimiste
Ce scénario est basé sur :
L’amélioration des conditions économiques et politiques en Palestine,
Des aides accrues de 20 % des pays donateurs,
Le transfert régulier des recettes fiscales (restitution des redevances fiscales par Israël),
La réduction des restrictions de circulation des personnes et des biens à l’intérieur comme à l’extérieur de la Palestine,
L’augmentation du nombre de travailleurs en Israël permettant à État palestinien de mettre en place des procédures visant à développer sa politique budgétaire et sa capacité de perception fiscale (impôts sur le revenu et TVA).
Cette politique expansionniste impliquerait une augmentation de la taille des investissements publics de 9 %, l’amélioration des infrastructures et l’augmentation des financements publics de 10 %. Ceci aurait pour effet d’aider les ménages les plus fragiles avec une offre d’emplois accrue dans le secteur public de 2 % ; la croissance naturelle de la population en Palestine restant stable.
ConséquencesÂ
Indicateurs courants Â
Augmentation du PIB de 7,4 % en 2014, et celui par habitant de 4,2 %. La consommation brute augmenterait de 7 % (privée et publique). Cette hypothèse prévoit une augmentation de l’investissement gouvernemental, des facilités de crédit dans un climat politique et économique stable et la création d’un environnement approprié à l’investissement pour les investisseurs du secteur privé (augmentation brute prévue : 6,4 %).
Secteur financierÂ
Fléchissement du déficit budgétaire
gouvernemental: 11,4 %. Les recettes gouvernementales brutes augmenteraient de 11,8 % et les dépenses de 4,9 %.
Marché de l’emploiÂ
Augmentation de l’offre de 9,8 %. Le taux de chômage en Palestine serait en recul (19 %), conséquence de l’amélioration des libertés de circulation des personnes à l’intérieur comme à l’extérieur de la Palestine, de l’augmentation de la taille des investissements publics et privés et de l’augmentation du nombre de palestiniens employés en Israël.
Balance extérieureÂ
Augmentation du revenu net des facteurs : 34,9 % avec impact direct sur le déficit des comptes courants extérieur net de la Palestine (- 21 %) ; hypothèse dans laquelle en plus de la liberté des personnes, on constaterait une nette amélioration de circulation des biens tant en Palestine qu’à l’extérieur. En conséquence, le revenu national brut réel devrait augmenter de 9,5 %, et le revenu national brut disponible de 11,8 %.
Scénario pessimiste
Ce scénario est basé sur :
Une détérioration de la situation politique, accompagnée d’une évasion fiscale accrue : diminution de la perception des impôts de 10 % et de la TVA de 9 %,
Une baisse des financements publics,
Des fluctuations du transfère des recettes fiscales gelées par Israël pour des périodes indéterminées en 2014 sans compensation de retard. Nous supposerons un transfert d’environ 60 % des créances fiscales,
Une aide étrangère stable,
Un renforcement des restrictions de circulation des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine
ConséquencesÂ
Indicateurs courantsÂ
Diminution du PIB de 8,9 % et celui par habitant de 11,7 %. La consommation brute diminuerait de 1,1 % et l’investissement brut de 1,6 %.
Secteur financierÂ
Fléchissement des recettes publiques de 13,3 % et des dépenses publiques de 10,3 %.
Marché du travailÂ
Augmentation du taux de chômage : 25 % (restriction des personnes et des biens, baisse des investissements publics et privés, diminution des travailleurs en Israël) et diminution du nombre de salariés en Palestine de 1 %.
Balance extérieureÂ
Augmentation de 43,4 % du déficit du compte courant extérieur net de la Palestine, ainsi que celle du déficit de la balance commerciale de 15,5 %. Le revenu net des facteurs diminuerait de 28,4 %, en raison de la baisse supposée du nombre de palestiniens employés en Israël et de l’augmentation des restrictions de circulation des personnes et des biens en Palestine ; de sorte que le revenu national brut chuterait de 10,5 %, et le revenu national brut disponible de 8,9 %.
Résultats les plus significatifs de prospective économique en Palestine pour l’année 2014, basés sur les scénarii ci-dessus.
Estimations 2013
1 Scenario de base
2 Scenario optimiste
3 Scénario pessimiste