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Un nouveau rapport de l’OMS épingle l’insuffisance des progrès pour améliorer la sécurité routière dans le monde

Un nouveau rapport de l’OMS épingle l’insuffisance des progrès pour améliorer la sécurité routière dans le monde

Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que le nombre des morts sur les routes continue d’augmenter et atteint 1,35 million par an. Le Rapport de situation OMS sur la sécurité routière dans le monde 2018 souligne que les accidents de la route sont désormais la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes de 5 à 29 ans.

«Ces morts sont un prix inacceptable à payer pour la mobilité», s’est insurgé le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Il n’y a aucune excuse à l’inaction. C’est un problème ayant des solutions qui ont fait leur preuve. Le rapport appelle les gouvernements et les partenaires à agir bien davantage pour mettre en œuvre ces mesures.»

Le Rapport de situation OMS sur la sécurité routière dans le monde 2018 montre que, malgré une augmentation du nombre absolu des décès, les taux par rapport à la population mondiale se sont stabilisés ces dernières années. Cela indique que les efforts existants sur la sécurité routière dans certains pays à revenu intermédiaire ou élevé ont atténué le problème.

«La sécurité routière est une question qui ne reçoit pas partout l’attention qu’elle mérite et c’est l’une de nos plus grandes possibilités de sauver des vies partout dans le monde», a déclaré Michael R. Bloomberg, Fondateur et PDG de Bloomberg Philanthropies et ambassadeur mondial de l’OMS pour les maladies non transmissibles et les traumatismes. «Nous connaissons les interventions qui fonctionnent. Des politiques fermes et l’application stricte de celles-ci, une conception adaptée des routes et de puissantes campagnes de sensibilisation du public peuvent sauver des millions de vies au cours des prochaines décennies.»

Là où des progrès ont été faits, on les attribue largement à la législation portant sur les principaux risques, comme la vitesse, l’alcool au volant, le fait de ne pas mettre la ceinture de sécurité, de ne pas porter de casque pour les motocyclistes et de ne pas utiliser les dispositifs de sécurité pour les enfants; des infrastructures plus sûres, comme les trottoirs et les pistes réservées aux deux-roues; l’amélioration des normes des véhicules, telles que le contrôle électronique de la stabilité (ESC), les systèmes avancés de freinage (ABS); et une amélioration des secours après l’accident.

Le rapport montre que ces mesures ont contribué à la diminution du nombre de morts sur les routes dans 48 pays à revenu intermédiaire ou élevé. Toutefois, aucun pays à faible revenu n’a pu démontrer une telle baisse, en grande partie à cause de l’absence de ces mesures.

De fait, le risque de mourir dans un accident de la route reste trois fois plus élevé dans les pays à faible revenu par rapport à ceux à haut revenu. Les taux sont les plus élevés en Afrique (26,6 pour 100 000 habitants) et les plus faibles en Europe (9,3 pour 100 000 habitants). Par ailleurs, depuis la précédente édition du rapport, trois Régions ont indiqué une diminution des taux de mortalité sur les routes: les Amériques, l’Europe et le Pacifique occidental.

On retrouve aussi des variations dans le nombre des décès sur les routes selon le type d’usager. Dans le monde, les piétons et les cyclistes représentent 26% des personnes tuées sur les routes, une proportion qui atteint 44% en Afrique et 36% dans la Méditerranée orientale. La proportion des morts sur les routes qui sont des motocyclistes et leurs passagers est de 28%, mais elle est plus élevée dans certaines Régions, par exemple 43% en Asie du Sud-Est et 36% dans le Pacifique occidental.

Notes aux rédacteurs

L’OMS publie tous les deux à trois ans ses rapports de situation sur la sécurité routière dans le monde et ils sont un outil de suivi crucial pour la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière 2011-2020.

Par comparaison avec la précédente édition de 2015, le rapport 2018 observe que:

  • 22 pays supplémentaires ont modifié leur législation sur un ou plusieurs facteurs de risque pour la mettre en conformité avec les meilleures pratiques, couvrant ainsi 1 milliard de personnes de plus;
  • 46 pays totalisant 3 milliards d’habitants ont une législation sur les limitations de vitesse alignée sur les meilleures pratiques;
  • 45 pays totalisant 2,3 milliards d’habitants ont actuellement une législation sur l’alcool au volant alignée sur les meilleures pratiques;
  • 49 pays totalisant 2,7 milliards d’habitants ont actuellement une législation sur le port du casque pour les motocyclistes alignée sur les meilleures pratiques;
  • 105 pays totalisant 5,3 milliards d’habitants ont actuellement une législation sur le port de la ceinture de sécurité alignée sur les meilleures pratiques;
  • 33 pays totalisant 652 millions d’habitants ont actuellement une législation sur l’utilisation des dispositifs de sécurité pour les enfants alignée sur les meilleures pratiques;
  • 114 pays entreprennent actuellement une évaluation systématique ou une notation (par attribution d’étoiles) à leurs routes;
  • seuls 40 pays totalisant 1 milliard d’habitants ont mis en œuvre au moins 7 des 8 normes prioritaires ONU de sécurité des véhicules;
  • plus de la moitié des pays (62%) ont un numéro de téléphone couvrant l’ensemble du territoire pour activer les secours d’urgence;
  • 55% des pays ont une procédure officielle pour former et certifier les soignants intervenant avant l’hospitalisation.

Le Rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde a été financé par Bloomberg Philanthropies.

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